Deux heures plus tard, ils ont consommé l’en-cas qui leur avait été assigné. La glycémie et une évaluation de l’appétit ont été mesurées au départ puis, après l’en-cas, toutes les 15 ou 30 minutes. Deux heures après l’en-cas, un déjeuner a été proposé aux participants. Ils ont pu manger autant qu’ils le souhaitaient. Les quantités consommées ont été mesurées. Les participants ont ensuite consigné leurs apports nutritionnels du reste de la journée.
Les résultats montrent que la réponse glycémique a été plus faible chez les participants après l’en-cas d’amandes qu’après l’en-cas de biscuits. L’évaluation de l’appétit n’a pas indiqué de différence entre les groupes, si ce n’est après 90 minutes, où le score indiqué a été plus faible avec les biscuits qu’avec les amandes (ce qui n’était pas attendu, compte tenu du fait que l’en-cas d’amandes a entraîné une réponse glycémique plus stable).
Aucune différence n’a été constatée sur le plan de la quantité de calories consommées lors du déjeuner, après l’en-cas d’amandes et de biscuits. Cependant, d’après les évaluations par les participants de leurs apports nutritionnels subséquents, les individus ayant pris l’en-cas d’amandes ont indiqué avoir consommé environ ~150 calories de moins (en moyenne) au cours du reste de la journée. Un tel déficit calorique, maintenu dans le temps, pourrait théoriquement représenter une perte de poids d’environ un demi-kilo par mois.
Cette analyse, menée sur une seule journée, fait partie d’une étude d’un an s’intéressant aux implications à long terme du contrôle du poids. Les observations tirées de cette étude sont en accord avec les résultats d’une étude antérieure2 publiée dans l’European Journal of Nutrition. Des chercheurs ont révélé que prendre un en-cas composé d’amandes (42 g) en milieu de matinée aidait à contrôler l’appétit et entraînait une consommation moins importante de calories au déjeuner et au dîner, par rapport aux participants n’ayant pas consommé d’en-cas. Les résultats de cette étude antérieure suggèrent que plutôt que de ne pas prendre d’en-cas, opter pour un en-cas composé d’amandes en milieu de matinée peut contribuer à réduire la sensation de faim.
« Nos résultats indiquent que consommer des amandes sous la forme d’un en-cas en milieu de matinée réduit spontanément la quantité de calories consommées par les participants au cours du reste de la journée », a déclaré Dre Rachel Brown, responsable de recherche et professeure au département de nutrition humaine de l’université d’Otago. « De plus, notre étude montre que les amandes ont modéré la réponse glycémique après l’en-cas. C’est quelque chose d’important, car l’hyperglycémie prolongée après un en-cas ou un repas peut être associée à des risques plus élevés de maladies cardiaques et de décès, toutes causes confondues, que l’on soit atteint de diabète de type 2 ou non ».
Les amandes sont une source de fibres (3,5 g pour une portion de 30 g) et de 15 nutriments essentiels : magnésium (81 mg / 30g), potassium (220 mg / 30g) et vitamine E (7,7 mg / 30g). Elles représentent donc un en-cas idéal, riche en nutriments. Dans une portion d’amandes (30 g soit 23 amandes), on trouve 13 g de bonnes graisses insaturées et 1 g de graisses saturées.
L’étude en bref :
L’étude
Cette étude ponctuelle a suivi une méthodologie randomisée et croisée. Elle a consisté en deux prises d’en-cas, composés soit d’amandes crues, soit de biscuits sucrés, d’une valeur énergétique équivalant à 10 % des besoins journaliers. Les participants ont été répartis de façon aléatoire dans le groupe expérimental et ont donc reçu les deux traitements de façon équilibrée. Une période sans traitement d’au moins une semaine a été respectée entre les deux traitements – ce qui a été considéré comme suffisant pour que les mesures clés reviennent aux niveaux d’avant l’intervention. 100 participants (75 femmes et 25 hommes, avec un IMC moyen de 23,1 kg/m²) ont pris part à l’étude. L’âge médian était de 29 ans, pour une tranche d’âge allant de 18 à 65 ans.
Le jour de l’expérience, les participants ont consommé un petit-déjeuner standard. Deux heures plus tard, ils ont consommé l’en-cas qui leur avait été assigné. La glycémie et une évaluation de l’appétit ont été mesurées au départ puis, après l’en-cas, toutes les 15 ou 30 minutes. Deux heures après l’en-cas, un déjeuner a été proposé aux participants. Ils ont pu manger autant qu’ils le souhaitaient. Les quantités consommées ont été mesurées. Les participants ont ensuite consigné leurs apports nutritionnels du reste de la journée.
Les résultats
La réponse glycémique a été plus faible après l’en-cas d’amandes qu’après l’en-cas de biscuits. L’écart moyen (IC à 95 %) de l’aire sous la courbe de la glycémie additionnelle était de 53 mmol/L.min (p<0,001).
L’évaluation de l’appétit n’a pas indiqué de différence entre les groupes, si ce n’est après 90 minutes, où le score indiqué a été plus faible avec les biscuits qu’avec les amandes. Le quotient de satiété moyen, mesuré en utilisant les coefficients d’Atwater pour l’énergie, a été statistiquement significativement plus bas avec les amandes qu’avec les biscuits (p=0.037). Cette différence n’était plus statistiquement significative quand l’énergie digestible a été utilisée dans l’équation.
Aucune différence n’a été constatée sur le plan de la quantité de calories consommées lors du déjeuner, entre les deux en-cas. Cependant, les individus ayant pris l’en-cas d’amandes ont indiqué avoir consommé environ ~150 calories de moins (en moyenne) au cours de la journée, par rapport au groupe ayant pris l’en-cas de biscuits. Aucune différence statistiquement significative n’a été notée sur le plan des autres nutriments, mais une tendance à la diminution des apports en graisses saturées (p=0.056) et en sucre (p=0.053), non statistiquement significative, a été relevée dans le groupe expérimental ayant consommé des amandes, par rapport au groupe expérimental ayant consommé des biscuits.
Les limites de l’étude
Cette étude a quelques limites. La nature ponctuelle de cette étude fournit des informations utiles à court terme, mais ses résultats ne se traduiront pas forcément en comportement sur le long terme. En raison de la composition nutritive différente des en-cas, la densité en énergie n’a pas été contrôlée. Contrôler la glycémie sur une durée plus longue aurait pu être plus instructif, car il a été démontré que les amandes entières réduisaient la glycémie ponctuellement, puis que les effets persistaient après un deuxième repas. Enfin, les participants avaient un poids normal ou étaient en surpoids. Les résultats ne sont donc pas extrapolables à d’autres populations.
Conclusion
Consommer un en-cas composé d’amandes en milieu de matinée, plutôt que des biscuits ayant une valeur calorique équivalente, a amélioré les réponses glycémiques des participants après l’en-cas et réduit les apports énergétiques pendant le reste de la journée. Remplacer les en-cas moins équilibrés par des amandes pourrait contribuer à soutenir les tentatives de contrôle du poids et à maintenir une glycémie saine. Des études plus approfondies sont nécessaires pour déterminer les effets à long terme de cette procédure sur des populations plus importantes.